Réflexions sur le Kop West
"Le Kop West mérite-t-il d'exister ?", je me pose cette question depuis plusieurs mois. Voilà donc que je me tente à une réflexion sur les supporters en général et ce groupe en particulier.
Chaque club a ses supporters. Certains font beaucoup de bruit, d'autres sont quasiment muets. Biensur, ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, ce sont eux qui à première vue dirigent les destinées du club. Au premier abord, s'il n'y avait aucun supporters dans un stade, ça ne porterait pas préjudice à l'équipe... Au premier abord seulement car les joueurs ont besoin de sentir derrière eux une ferveur populaire qui les pousse à se surpasser. Il ne faut donc pas négliger cet aspect.
A Paris, les supporters sont très nombreux. Les deux virages (Auteuil et Boulogne) sont combles à chaque fois que joue le PSG. L'ambiance que les membres des très nombreux clubs de supporters du PSG arrivent à créer est toujours exceptionnelle. Dans les moments heureux, dans les moments difficiles, les supporters sont toujours là, et font toujours beaucoup de bruit dans le stade. Les spectateurs occasionnels, friands d'ambiances folles, cherchent à aller bien évidemment dans les tribunes où se trouvent ces supporters car à Paris, un match est un spectacle sur le terrain, mais aussi dans les tribunes (parfois même, il y a des accrochages entre supporters du PSG et supporters du club adverse, mais c'est un autre sujet).
A Guingamp, la tribune où se trouve le club de supporters est également toujours pleine. Les spectateurs occasionnels cherchent là-aussi à se rapprocher du "Kop Rouge" car ils savent qu'ils vont passer un moment magnifique. Les chants se succèdent, des milliers de personnes les reprennent en coeur. Les joueurs ne sont pas insensibles à ces encouragements, ce qui les pousse à se surpasser. A Lyon, à Marseille, à Bordeaux, à Lens, la liste est longue... Les faits sont les mêmes. Le bruit attire les spectateurs.
Chez nous, à Brest, tout cela est bien différent. En 1999, le club, soucieux de récupérer ses supporters d'antan, décide de créer un club de supporters, qui sera un modèle pour tous. Il suivra l'exemple lensois, il sera fair-play, respectera l'arbitre et l'adversaire, et encouragera son équipe à tout rompre. Le Kop West nait. Il est situé en tribune Foucault, afin de faire bouger la plus grande tribune du stade Francis-le-Blé, celle où se massent le plus de spectateurs. Le club souhaite fidéliser un public jeune. Tout ceci est très attrayant au départ. Le groupe ne va pas tarder à se distinguer, oubliant bien évidemment les règles de départ. Les arbitres qui viennent à Brest ne repartent jamais sans s'être fait copieusement insulté. Voilà le premier échec du Kop West, mais la liste de ses défauts est infinie.
Le club laisse faire, ne réagit pas même s'il est remarquable que le Kop West ne participe en rien à mettre de l'ambiance dans le stade et à encourager les joueurs pendant 90 minutes. Le Kop West, on aurait pu l'appeler le Kop Dunlopillo. Il est composé de jeunes des écoles primaire et des collèges environnants qui restent assis pendant 90 minutes, muets, pensant plus à regarder le match ou à se remémorer les plus impressionnantes colères de leur maîtresse qu'à véritablement se casser la voix en chantant à la gloire des joueurs qui défendent le maillot brestois. J'ai le souvenir d'entendre, lors du match contre Pontivy en mars 2000, les supporters pontiviens encourager les leurs. Ils étaient pourtant en grosse infériorité numérique, mais ils se faisaient entendre. Pas difficile me direz-vous de couvrir le silence pesant de 9500 personnes.
Ce silence pesant entrecoupé de sifflets et d'insultes à l'arbitre, nous le retrouverons d'ailleurs lors de l'exercice 2000-2001. Devant cet échec que ni le président de ce club de supporters, ni le président du Stade Brestois n'assument, un petit groupe de supporters va se créer dans la tribune de la route de Quimper, à proximité des Ultras Brestois, mais personne ne les rejoint. Le Kop West, plus nombreux, mais silencieux, ne reprendra jamais les chants des Ultr'armor. Cependant, ces derniers auront eu le mérite de réveiller quelques supporters nostalgiques des grandes ambiances des matchs de D1 à l'époque où le Brest Armorique faisait rêver toute une ville. Les Ultras Brestois, je les rejoindrai pour les deux derniers matchs de la saison, et je dois dire qu'ils ne m'ont pas déçu. Mais le nombre de leur membres est trop peu suffisant pour espérer mobiliser tout le stade.
Le Kop West, formé de personnes assises et muettes, bien peu intéressées par le foot, et encore moins par le Stade Brestois. Le Kop West, c'est l'échec d'une stratégie mené par le club. Le club a flatté des jeunes, incapables de réfléchir, pour les fidéliser et ainsi leur faire dépenser de l'argent, pour augmenter les recettes et faire n'importe quoi de ces rentes. Le dernier de ces gaspillages d'argent c'est bien sur la sono et le micro qui ont été acheté pour le Kop West. Ce serait utile s'il y avait un grande tribune remplie de 5000 supporters prêt à chanter en harmonie pour encourager leur équipe. Le lanceur de chants (le capo) pourrait commencer et laisser continuer ensuite tous les supporters, mais là, il est inconcevable de penser qu'il ne peut pas se faire entendre avec sa voix seule. Dans ce silence de sourds, on entend donc un ado prépubère s'amuser à crier des choses incompréhensibles dans son micro, cachant ainsi les vois des supporters motivés pour lancés de vrais chants.
Autre remarque. Cet individu s'inspire très fortement (on peut même dire qu'il copie) du Kop Rouge de Guingamp sur certains points. Avouons que ce Kop Rouge est un club de supporters de très grandes qualités. Dans la tribune où il est situé, il arrive à mobiliser des milliers de personnes, qui reprennent ses chants. Là, un micro est nécessaire pour commencer les chants, pour se faire entendre. Mais à Brest, où est l'intérêt de faire ça ? Des bons supporters ne font pas du bruit avec un micro, mais avec leur voix ! A Brest, il en manque cruellement. Sur la teneur des chansons aussi, le Kop West copie les Guingampais. Ce n'est pas la stratégie à adopter. Le répertoire du Kop West est vraiment très faible. Les chants à paroles sont aux oubliettes. De toute façon, personne ne chante, alors à quoi bon s'intéresser à ça ?
Si je dois répondre à la question que je pose au début de cet article, si je prend le Kop West dans sa configuration actuel, je suis biensur tenté de répondre "Non, le Kop West ne mérite pas de continuer à vivre".
Biensur, vous me lisez toujours critiquant quelques choses. Mais c'est pour faire avancer les choses. Comment avancerait-on si on ne se remettait jamais en question ? Puis, critiquer c'est facile, donner des solutions c'est plus difficile. Mon idée serait de persuader les dirigeants du Kop West à se déplacer et à venir dans la fosse de la tribune Foucault. Ainsi, le Kop West serait plus à la place des supporters. Il serait aussi devant sa bâche, qui est accroché au grillage. Enfin, il serait proche des Celtic Angels et des Ultras. Ainsi, les supporters Brestois seraient vraiment unis, chanteraient ensemble, mobiliseraient d'autres supporters, et le résultat serait obligatoirement positif. Les Ultras Brestois 90 mobilisant la tribune de la route de Quimper, les Celtic Angels et le Kop West remplissant la fosse de la tribune Foucault, et les spectateurs X ou Y occupant toutes les places de la tribune Foucault assise. Voilà mon voeu.
Je souhaite être compris, et être entendu. A nous de faire bouger les choses !
Merci et Allez Brest !
CIAO
JC